Déclaration de l’UJPLA sur les menaces persistantes à la liberté de la presse au Mali, au Burkina Faso et au Niger
L’UJPLA (Union des journalistes de la presse libre africaine) , organisation panafricaine d’hommes et femmes des médias engagée pour la défense de la liberté de la presse et la sécurité des journalistes partout sur le continent africain, suit avec grande attention et inquiétude les menaces et atteintes concernant la liberté de la presse au Mali, au Burkina Faso et au Niger.
Face à la dégradation récurrente de la liberté de la presse dans ces pays, l’UJPLA exprime sa vive préoccupation et
dénonce la forte et inacceptable pression actuellement exercée sur Djoliba TV du Mali , sanctionnée pour la seconde fois ces deux dernières années pour avoir tout simplement donné la parole à toutes les couches sociales.
En effet, l’UJPLA rappelle qu’en novembre 2022, Joliba TV avait été fermée pour deux mois.
Aujourd’hui encore, en 2024, notamment ce jeudi 14 novembre, le presentateur de l’émission » Rendez-vous des idées » et le directeur de cette chaîne, ont été convoqués par le collège de la HAC du Mali.
Cette convocation fait suite à une plainte émise par le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) d’un autre pays de L’AES( Alliance des Etats du Sahel) à savoir le Burkina Faso.
Cette convocation, loin d’être un acte isolé, s’inscrit donc dans un contexte où les médias libres sont de plus en plus muselés par des régulations arbitraires et des pressions politiques. Le contenu de l’émission incriminée, jugé “attentatoire à la crédibilité des pouvoirs burkinabé”, prouve à suffisance qu’il y a une tentative visant à contrôler et restreindre la liberté d’expression et d’information.
l’UJPLA déplore l’introduction d’une dynamique de solidarité entre instances de régulation de l’AES qui semble ignorer les principes de neutralité et d’indépendance des médias dans nos pays.
L’UJPLA rappelle que la liberté de la presse est un droit fondamental, consacré par les textes internationaux, et que toute tentative de restriction à ce droit par le biais de sanctions contre les médias ou les journalistes, constitue une grave atteinte à la démocratie et aux principes de l’État de droit.
Contrairement aux pressions exercées par certaines instances de régulation, aucune loi ne justifie la persécution ou la répression d’un organe de presse pour avoir exercé son droit à l’information.
l’UJPLA appelle à la solidarité de toutes les organisations de journalistes, de défenseurs des droits de l’homme et des acteurs de la société civile pour résister à toute tentative de contrôle des médias dans nos pays.
l’UJPLA demande aux autorités maliennes, burkinabè et nigériennes de garantir la liberté d’expression et de presse en cessant immédiatement cette évolution vers une funeste » internationale de la répression » à l’encontre des journalistes et des médias.
Enfin, l’UJPLA exhorte la Haute Autorité de la Communication du Mali à agir conformément à ses engagements de protéger la liberté de la presse, et à veiller à ce que les médias puissent fonctionner dans un environnement libre et pluraliste, sans crainte de représailles.
L’UJPLA réitère son engagement à défendre la liberté de la presse et à soutenir les journalistes victimes de pressions ou d’intimidations dans l’exercice de leur métier.
L’indépendance des médias est un pilier essentiel de toute démocratie et l’UJPLA continuera de faire tout ce qui est en son pouvoir pour la préserver.
Fait à Abidjan, le 14 novembre 2024
Le Président de l’UJPLA
Yao Noël.
+2250707658888
noelyao2002@yahoo.fr